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01 May
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La construction du couvent des Capucins s’est achevée en 1874 sur une propriété mise généreusement à disposition par un particulier.

Expulsés plusieurs fois les moines ont pu réintégrer leurs locaux grâce au soutien de la population annécienne. Le clos est « vendu » en 1925 à une société genevoise « Les deux lacs » crée spécifiquement pour protéger leur implantation. 

Durant la 2° guerre mondiale des abris anti-aériens sont construits sur le terrain. De nombreux réfugiés (souvent juifs) sont accueillis par les Capucins avant d’être exfiltrés vers la Suisse. 

En 1952 les moines ouvrent sur place le Foyer Saint François pour assurer l’insertion des sans-abris, à l’exemple de l’Abbé Pierre.

Jusqu’au début du XXI° siècle leur présence a forgé l’identité du quartier. Lors du départ en maison de retraite des derniers moines, la question du devenir du clos fait l’objet d’une discussion au conseil municipal du 26 septembre 2011 car un promoteur est déjà à l’affut : les élus du groupe "Annecy Horizon Solidaire (conduits par Denis Duperthuy), déjà soutenus par les habitants du quartier, demandent au maire Jean-Luc Rigaut d’assurer la protection du tènement en envisageant sa préemption. Jean-Luc Rigaut se veut rassurant : « nous avons la volonté de maintenir le parc, il est même fléché dans le PLU » (extrait du procès verbal du conseil municipal).

Pendant les mois suivants nos élus informent la population, de nombreux habitants se mobilisent. Ainsi sensibilisé le conseil municipal du 13 septembre 2013 vote l’achat du clos, le maire indiquant que la population serait concertée, « comme on le fait à chaque projet d’aménagement » précisait-il. L’acte est signé le 13 juin 2014.  Les riverains sont rassurés

mais surprise et trahison : quelques mois plus tard au printemps 2015 on apprend que la mairie envisage un projet immobilier qu’elle présentera au public durant l’été. A l’automne, en moins de deux semaines, une pétition papier contre la vente recueille plus d’un millier de signatures.  

14 décembre 2015 : le conseil municipal vote la vente de la majeure partie du tènement à la Société SA Halpades et Primalp. La ville conserve la propriété de la chapelle et des espaces destinés à devenir publics. 

En février 2016 l’Association « Les Amis du Domaine des Capucins » est créée  à l’initiative des élus de notre groupe (Denis Duperthuy, Claire Lepan). L’association diffuse largement les informations et organise des réunions publiques.

Le permis de construire est accordé par M. Rigaut le 10 juin 2016. Le 9 novembre les Architectes des Bâtiments de France rejettent la partie du permis de construire concernant le couvent. Au mois d’août les Amis du Domaine des Capucins déposent un recours gracieux auprès du maire contre le permis de construire, sans succès. Ils déposent ensuite un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Grenoble en novembre. La requête est rejetée en mars 2017 à cause d’un malencontreux vice de forme, ce qui signifie que le recours ne sera même pas étudié par le tribunal administratif. L’association fait alors appel auprès du Conseil d’Etat pour contester le vice de forme. Appel rejeté en avril 2018.

Dès lors le saccage du verger et du parc arboré pourra commencer !

Conseil communal d’Annecy du 26 novembre 2018 suivi du Conseil municipal de la Commune nouvelle le 17 décembre. Malgré une pétition en ligne, lancée par Denis Duperthuy, qui a reçu 5500 signatures en quelques jours, les deux Conseils votent la vente de la chapelle et du couvent des Capucins à la Sarl AIA, sur proposition du maire Jean Luc Rigaut qui assure qu’ « il y aura dans la délibération une clause d’interdiction de démolir ». Les élus de notre groupe votent contre cette vente bien évidemment. 

Avril 2024 : les travaux concernant le couvent ont débuté depuis quelques mois. Les riverains sont témoins du travail des pelleteuses le long des murs et assistent à la démolition des structures intérieures et de la charpente. On apprend tout à coup qu’une partie d’un mur extérieur s’est effondré.

Et, alors qu’il y avait cette servitude de non destruction perpétuelle dans l’acte notarié de vente, la Mairie ne demande pas l’arrêt immédiat des travaux (afin de réaliser une enquête indépendante). De plus, étonnamment, elle autorise l’entreprise à raser immédiatement l’ensemble des murs extérieurs (raison évoquée : la sécurité) avant de décider enfin l’arrêt du chantier, après plusieurs jours pendant lesquels les camions et les pelleteuses ne chôment pas, compliquant ainsi opportunément le travail des enquêteurs.

Légèreté, laxisme, incompétence, complaisance ? François Astorg et ses adjoint(e)s devront maintenant apporter des réponses convaincantes aux Annéciens.

Le mouvement Les Annéciens

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