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04 Jul
04Jul

Le mouvement et les élus du groupe Les Annéciens ont tenu une réunion publique sur le plan de circulation. A bâtons rompus, la discussion a enfin eu lieu, sans exiger des participants ni une inscription préalable, dans une transparence totale avec la retransmission en direct des échanges. Une méthode qui change radicalement de la "démocratie participative" de salon de la majorité Astorg-Lardet. 

Le plan de circulation actuel a été mis en œuvre en 2001 par Bernard Bosson. Il faisait suite au percement et à la mise en service du tunnel Courrier et visait à repenser les flux routiers à partir de ce nouvel équipement. A l’époque, le plan de circulation dessinait des “poches” pour piétons et cyclistes.

En 2024, aucune création de nouvelle voirie, aucun tunnel à l’horizon, aucun chamboulement sur le réseau et les équipements routiers. Pourtant, la majorité, en l'absence de débat, va porter son “nouveau plan de circulation”

A y regarder de plus près, ce “nouveau” plan de circulation n’a pas grand chose de révolutionnaire. Il reprend les grands axes routiers structurants et quadrille la ville de “pétales” (ca fait plus écolo que “poches”) censés être des zones “apaisées”. Ce faisant, il va reporter l’ensemble du trafic sur des axes déjà saturés

Si l’objectif de faire plus de place aux vélos et aux piétons est louable et si le fait de faire disparaître des shunts (raccourcis) est à mettre au crédit de ce projet, ce qui interpelle c’est la précipitation de la mise en œuvre et la brutalité de la méthode. Tout changer d’un coup, pour faire un grand soir des mobilités. La thérapie de choc consiste, en UNE SEULE FOIS, le 15 juillet, à saturer les axes structurants jusqu’à la thrombose. Pourquoi? Comme le disent certains élus de la majorité, par ce choc, on veut dégoûter les automobilistes de prendre leurs voitures. Le changement par la contrainte généralisée.

En brutalisant ainsi les habitants pour les contraindre à changer, la majorité veut marquer durablement de son empreinte la ville. Faire un coup. Alors on parle de “nouveau plan de circulation” et ils font de la communication à grands coups de slogans.

Le flux automobile est comme le flux sanguin. Pour éviter la thrombose, une autre solution, poursuivant les mêmes objectifs aurait été possible, en respectant les habitants tout en favorisant les changements d’habitude. Bien sûr ils n’auraient pas pu appeler ça “un nouveau plan de circulation”. 

Il suffisait de se rapprocher des habitants, experts de leurs quartiers et, rue par rue, petit à petit, modifier les sens de circulation, restreindre certains flux, faire les aménagements nécessaires. Cette méthode par l’acceptation qu’elle aurait engendrée par les habitants aurait reçu un soutien populaire fort. Elle avait de plus l’avantage, par son aspect progressif, de laisser le temps (quelques mois) à chaque annécien pour s’approprier les changements, évitant ainsi la saturation des axes majeurs provoquée par ce “grand soir” du “nouveau plan de circulation”.

A-t-on, par exemple, besoin d’un “nouveau plan de circulation” pour arrêter le shunt du boulevard Taine ? Non. Mais s’attaquer à ce problème (par exemple) semble moins vendeur pour la majorité que de “vendre” un nouveau plan de circulation, sorte de thérapie de choc écologiste.

Le mouvement Les Annéciens

*le terme “thérapie de choc” fait référence en science économique à une politique de réformes brutales et rapides consistant souvent à baisser les aides sociales, privatiser, libéralisation du commerce et dévaluation. Elles sont d’inspiration néolibérale.

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