WDP
24 Apr
24Apr

Un retour du terrain qui interroge.

Le conseil municipal avait instauré, en début de mandat, une volonté affichée de consulter les quartiers et leurs habitants. L’objectif était de mettre en œuvre une promesse de campagne : faire vivre la démocratie participative à l'échelle de la commune nouvelle d’Annecy. L’initiative est à saluer. Mais sa mise en application appelle quelques ajustements.

Une ambition floue à ses débuts

La majorité a présenté, sans véritable effort de pédagogie, un dispositif reposant sur trois axes :

  • La possibilité pour tout citoyen de proposer un projet participatif en ligne ;
  • La création de conseils de quartier composés de bénévoles ;
  • La sélection de projets issus de ces conseils pour financement via un budget participatif.

Des affiches en mairie ont promu les projets retenus. Mais sur le terrain, beaucoup d’habitants ont eu du mal à comprendre la logique d’ensemble.

Du flou à l’autogestion : le cas du conseil de quartier n°7

Le lancement des conseils de quartier s’est fait en présence du maire et des maires délégués. Très vite, une règle implicite s’est imposée : élire un référent, puis laisser le groupe fonctionner librement. Peu ou pas de méthodologie. Aucune animation assurée par la collectivité.

Cette liberté, si elle peut paraître saine, a déstabilisé nombre de participants. L’habitude d’un cadre, de règles, d’une organisation claire est forte. Il a fallu de nombreuses réunions avant que chacun comprenne que les élus ne comptaient pas intervenir dans le fonctionnement. Cette approche, bien intentionnée, a engendré de l’inertie.

Une règle formelle est toutefois imposée : les conseils ne peuvent travailler que sur des projets nouveaux. Pas d’amélioration, pas de rénovation, pas d’analyse des dysfonctionnements existants. Cette restriction a été mal comprise. Les habitants, eux, sont venus avec leurs réalités : trottoirs abîmés, manque d’éclairage, circulation difficile. Des sujets concrets, visibles, qui ne trouvent pas leur place dans le dispositif.

La méthode remise en cause par les faits

Un exemple récent vient illustrer les limites de cette démocratie participative : le projet d’implantation d’un stade de 8000 places à Annecy-le-Vieux, sur le site de l’espace Rencontre. Peu d’information a circulé. Aucun habitant du conseil de quartier concerné n’a été consulté. Le référent, seul au courant, n’a pas pu transmettre l’information à temps. Un vote à bulletin secret a suffi à entériner la décision.

Un tel projet, financé par le Conseil Départemental, mérite pourtant un véritable débat public. Les conseils de quartier ne devraient-ils pas être les premiers informés et consultés ? Ne sont-ils pas censés incarner la parole du terrain ?

Pour une vraie reconnaissance de l’intelligence collective

Les conseils de quartier peuvent être une force. Mais à condition d’être considérés. L’anonymat des votes, les projets lancés en catimini, la faiblesse de la concertation nourrissent un sentiment d’inutilité chez les habitants.

Pour que la démocratie participative ait du sens, elle doit être respectée dans les faits. Donner la parole, c’est bien. Mais encore faut-il l’écouter. Et surtout, en tenir compte.

Chez Les Annéciens, nous croyons à la force du collectif, à l’intelligence des habitants, à la souveraineté locale.

Nous continuerons à veiller à ce que la promesse de participation ne reste pas lettre morte.

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.