Parce que nous pensons que la lutte contre l'épidémie doit concerner tout le monde, et qu'elle implique une aide particulière pour les publics les plus fragiles (pour eux-mêmes et pour une protection générale de la population), nous demandons que des mesures particulières soient prises pour garantir à toutes et tous un toit, l'accès à l'hygiène et à un suivi médical. Il s'agit de mesures de dignité humaine, et de sécurité sanitaire pour tous, qui vont dans le droit fil des actions menées jusqu'à présent sur notre commune et qui ont prouvé leur efficacité.
Depuis le 16 mars et le début du confinement, l'internat du lycée Sommeiller accueille une cinquantaine de personnes sans domiciles fixes, avec un encadrement effectué par la Croix-Rouge et des repas livrés par la ville. Cette action a permis de lutter efficacement contre une épidémie qui aurait pu toucher de plein fouet cette population à la rue, pour qui l'accès à certains gestes barrières (se laver les mains) est très difficile. Nous saluons le travail effectué par les bénévoles ainsi que l'action et l'aide apportée par les institutions.
Cependant, avec la fin du confinement, nous souhaitons alerter les pouvoirs publics et nos concitoyens sur le sort réservé à cette population, une fois cette structure provisoire fermée. En effet, le déconfinement ne signifie pas la fin de la circulation du virus. Nous demandons, par mesure de dignité mais aussi de protection de l'ensemble de la population, que des solutions de relogement et d'accompagnement pérennes soient trouvées au plus vite pour prendre le relais. Nous demandons à la ville d'Annecy de solliciter ses partenaires institutionnels pour garantir aux personnes logées à l’internat un accès, à leur sortie, à un minimum d'hygiène et de suivi médical, ainsi à qu'un lieu pour dormir.
De la même façon, nous nous inquiétons du manque de suivi sanitaire, social et éducatif de certains demandeurs d'asile dont les dossiers sont parfois encore en instruction, ou bien qui se sont vus octroyés un OQTF sans pouvoir l'appliquer. Dans ces deux cas, des familles avec enfants se retrouvent dans des situations de logement totalement indignes, loin des conditions optimales de lutte contre le virus. Nous demandons donc que des logements soient mis à la disposition de ces familles, temporairement, pour leur offrir les conditions matérielles de lutte contre l'épidémie. A cette fin, et de façon exceptionnelle, la réquisition de locaux vides doit être envisagée. Nous rappelons que certains enfants issus de ces familles sont scolarisés et que la lutte contre la pandémie ne peut faire l'impasse sur l'impossibilité de certains d'appliquer scrupuleusement, chez eux, tous les gestes barrières.
Le collectif “Les Annéciens”