Le paysage politique d’Annecy, bouleversé depuis les élections de 2020 par des démissions et des recompositions internes, ne reflète plus fidèlement la volonté exprimée dans les urnes. Cette situation interroge profondément les Annécien·ne·s sur leur capacité à peser sur les décisions publiques et à garantir que les engagements pris devant eux soient respectés. Pour pallier ces lacunes et restaurer une véritable légitimité démocratique, une solution s’impose : offrir aux citoyens la possibilité de révoquer leurs élus lorsque le mandat confié semble rompu.
L’article 27 de la Constitution garantit l’indépendance des élus en affirmant que « tout mandat impératif est nul ». Cette disposition essentielle protège les élus de toute pression extérieure, mais elle peut aussi entraîner un sentiment d’impunité ou de déconnexion vis-à-vis des électeurs. Lorsque les engagements pris en début de mandat sont abandonnés, ou que des élus changent radicalement de position, les citoyens se retrouvent souvent impuissants face à cette situation.
C’est ici qu’une mesure innovante et citoyenne pourrait changer la donne : un droit de révocation des élus, encadré et démocratique, pour permettre aux habitants de reprendre la main en cas de manquement manifeste.
La France a déjà expérimenté des mécanismes de consultation citoyenne, comme le référendum d’initiative partagée (RIP), utilisé notamment lors du débat sur la privatisation d’Aéroports de Paris. Pourquoi ne pas transposer cette approche au niveau local pour permettre aux citoyens de provoquer de nouvelles élections dans des cas exceptionnels ?
Voici comment ce dispositif pourrait fonctionner à Annecy :
Une telle mesure aurait des effets bénéfiques à plusieurs niveaux :
Proposer un droit de révocation citoyenne à l’échelle municipale serait une première en France, mais cette idée est déjà appliquée dans plusieurs démocraties. Aux États-Unis, certains États permettent aux électeurs de rappeler leurs élus en cours de mandat. En Suisse, des outils de démocratie directe permettent régulièrement aux citoyens de s’exprimer sur des sujets locaux ou nationaux.
Nous prônons une gouvernance locale renouvelée, plus respectueuse des citoyen.ne.s, aujourd'hui sollicité.e.s uniquement en période d’élection.