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02 Dec
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C’est dans le contexte d’une fin d’année 2021 particulière que s’est ouvert le Marché de Noël d’Annecy, véritable institution tant attendue. La période actuelle conjugue la peur d’un sursaut de la COVID19 et le retour des restrictions, jauges, et autres gestes barrières ; avec l’euphorie de la reprise économique et l’envie de reprendre la vie telle que nous avons pu la connaître avant, de faire la fête. 

Pour ne rien simplifier, c’est aussi l’année qui a entraîné un changement : celui du délégataire du marché de Noël. Cette édition 2021 est organisée par un nouveau groupement. Denis Duperthuy avait rendu compte des discussions qui avaient pu avoir lieu sur ce nouveau contrat, il y a un peu plus d’un an.

Cette édition du marché de Noël a pour ambition louable de délocaliser ses installations sur plusieurs sites de la ville, y compris dans les communes déléguées. Certains sites vivent mieux que d’autres, c’est vrai. Il y a toujours des “ratés” lors d’une première édition et nous devrons collectivement tirer les leçons de ce cru 2021 pour les années futures. Il est dommage d’ailleurs que les commentaires sur les réseaux sociaux se focalisent sur “la potentielle réussite” et surtout “l’échec” déjà décrété d’un marché de Noël ouvert il y a quelques jours… Car au fond on verra le bilan à la fin.

Au-delà de ce bilan économique qu’il est prématuré de dresser, cette nouvelle “formule” a un aspect malheureusement oublié. 

Elle a un impact indéniable et sous-estimé sur l’économie “résidentielle” de la Ville d’Annecy (notamment ses bars) et les habitants qui supportent les inévitables nuisances de sonos trop fortes et de soulards avinés. Nous sommes de plus en plus sollicités par les commerçants et résidents de la ville qui soulignent les manquements de l’organisateur sur de nombreux points. Cela n’est pas admissible et doit être rapidement corrigé.

Par exemple, une condition pour qu’un marché de Noël ne nuise pas aux commerces de notre ville : que tous soient soumis aux mêmes règles. Les règles en vigueur liées à la crise sanitaire doivent donc, dans la mesure où les services rendus sont similaires, être les mêmes pour tous : gestes barrières, pass sanitaire, responsabilité, contrôles de police. Loin de nous l’idée de prendre position sur les règles sanitaires, qui relèvent d’un autre débat. Ce que nous exigeons, c’est l’égalité de traitement par rapport à ces règles. Or force est de constater que sur certains sites du marché de Noël, il n’y a aucun contrôle du pass sanitaire y compris pour s’attabler et boire un verre, là où les commerçants résidentiels sont obligés de contrôler chaque client. 

De même, nous avons été alertés sur le fait que les contrôles des forces de l’ordre pour le respect de ces obligations sanitaires, tout comme pour le respect des taux d'alcoolémie sont quasi-inexistants sur le marché de Noël alors qu’ils redoublent auprès de nos commerces. 

Enfin la multiplication de débits de boissons (1 par site du marché de Noël!) que Denis Duperthuy avait déjà jugé exagérée en commission “économie” de la ville, interroge quant à la concurrence déloyale de ces bars éphémères sur l’activité de nos commerçants qui, faut-il le rappeler, sortent de périodes de fermetures administratives parfois compliquées  financièrement et qui n’ont pas besoin de cette concurrence déloyale à côté de chez eux.

A cela s'ajoutent les conséquences d’une fermeture à 21h, fermeture qui entraîne inévitablement le repli de la clientèle la plus fêtarde dans les bars et restaurants de la vieille ville notamment. Depuis 10 jours, les commerçants doivent donc, en plus de supporter une concurrence déloyale, supporter la viande saoule (qui arrive par groupe), difficile à gérer du fait d’un manque de prévention et de responsabilité qui semble flagrant au niveau des exploitants des buvettes du marché de Noël. 

Les nouveaux organisateurs et la ville s’étaient engagés  au moment de la présentation du projet en commission. De la prévention d’alcoolémie, des contrôles de police et gendarmerie, le respect des consignes de sécurité sanitaires avaient été promis. Ils sont clairement aujourd’hui défaillants et nuisent à la tranquillité publique et à l’activité résidentielle de nos lieux de fêtes. 

Ces dysfonctionnements doivent être corrigés immédiatement.

Nous alertons, comme nous l’avons fait sur d’autres événements comme la fête de la musique ou l’Euro de football, sur les conséquences de ces grands événements à Annecy et leur anticipation (pourtant ce n’est pas faute d’avoir alerté en amont !). La commission mixte organisée sur le sujet par la Ville à notre demande n’a pas répondu à ces attentes. On le voit de nouveau sur cet exemple du marché de Noël. C’est le laisser-faire qui prévaut pour les uns (les responsables) et les sanctions pour les autres, ceux qui n’y sont pour rien (souvenons-nous des arrêtés d’interdiction de vente d’alcool par le maire début juillet). Nous continuerons d’appuyer cette exigence de tranquillité, de respect et d’égalité qui nous remonte des commerçants, mais aussi des habitants, car nous pensons que même si notre ville a changé de strate, elle ne doit pas oublier que ceux qui la composent restent les mêmes.

Le mouvement Les Annéciens

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