Le menu léger du Conseil municipal de ce lundi 30 janvier 2023 ne faisait pas espérer mieux connaître les décisions de la majorité municipale sur la conduite de sa gestion de la collectivité. Le moment était donc bien choisi par les élus du groupe Les Annéciens pour rechercher l'unanimité des élus pour partager leur protestation publique contre l'absence incompréhensible de financement de partenaires institutionnels pour la rénovation de la mairie après l'incendie du 14 novembre 2019. Le vœu proposé par Les Annéciens voulait engager le Conseil à s’unir dans la volonté de réunir toutes les bonnes volontés.
#LeConseilMunicipalEnBref présenté par Claire LEPAN
L'annonce reprise la veille par la presse locale de l'intention du groupe Les Annéciens de partager l'indignation (imprudente ?) du Maire François Astorg avait déclenché une petite tempête dans le verre des experts politiques de comptoir prompts à médire. « Le front commun » jugé utile contre l’indécision injuste de la Région et de l'État avait été interprété comme un signe de ralliement de Denis Duperthuy à François Astorg duquel il tiendrait la vice-présidence aux finances du Grand Annecy, patati et patata… Ce brouhaha est même parvenu jusqu’aux oreilles du Conseil Régional, alerté aussi par ses alliés politiques (LR) à la Ville, et la réponse, ce matin du 30 janvier, par la voix de la vice-présidente à l’économie, Stéphanie Pernod, est pour le moins cinglante à l’égard du Maire et de son équipe, taxés d'incompétence.
Quelques précisions :
1) Le vœu formulé par le groupe Les Annéciens n’est pas une allégeance à la majorité municipale. C’est la recherche d’un consensus au sein du Conseil municipal qui soit le reflet de ce que pensent les habitants eux-mêmes sur leur mairie. N’importe quel élu qui irait à la rencontre des habitants saurait combien ce sujet tient au cœur de chaque Annécien et combien la charge symbolique du lieu est importante à leurs yeux. Leur crainte est forte de ne pas retrouver leur mairie comme avant. Retirer 1M€ au financement de sa rénovation est un très mauvais signe donné en leur direction.
2) La bonne réaction de la Région aux propos du Maire a clarifié la situation. Elle assure que l’argent promis reste bien fléché vers l’Hôtel de ville et que c’est la mairie qui fait traîner le dossier…
Visiblement, la première interpellation de François Astorg n'a eu aucune résonance.
Cela montre que rien n’est inéluctable, et que quand les élus font leur travail, les choses peuvent bouger. Finalement, le vœu des Annéciens sera retiré du vote mais il aura fait l’objet d’un long débat, confisqué souvent par les querelles de parti, auquel les trois élus des Annéciens ont participé à distance. Le groupe LR est satisfait que leur mentor, le président Laurent Wauquiez, soit réhabilité en annonçant tenir ses promesses. Il en profite pour tomber à bras raccourcis sur le Maire. L’ex-maire Jean-Luc Rigaut fait de même avec plus de mesure, ce qui permet à sa rivale Frédérique Lardet de le rejoindre (sera-t-elle sur sa liste en 2026 ?). Comme le financement paraît probable, François Astorg se défausse sans honte de son incompétence. Pas de voeu ! Plus de problème !
Le Conseil a donc vite oublié que Fabienne Grébert, prise en flagrant délit d'immobilisme, était moquée par la Région pour ne pas avoir eu l'idée de parler d’Annecy à Lyon. Elle était d’ailleurs absente au Conseil. Auparavant, le numéro de Guillaume Tatu, maire adjoint, fit un petit succès jusqu’au moment où il lui fut rappelé que son dévouement pour la jeunesse ne l’avait pas empêché d’abandonner les conseils d’école. Comme quoi, Il ne suffit pas de porter des baskets jaunes en position d’équilibriste (tellement anticonformiste…) sur la photo du journal local et de confondre les élections avec le hit-parade des animateurs télé pour être pris au sérieux. Le conseiller délégué aux jumelages Jean-François Degenne est mis en défaut pour l’envoi de courriers qui discréditent ses collègues. Les réponses aux questions précises sur les arbres abattus à Seynod pour laisser place au vélo, sur le renouvellement des véhicules de la Ville, sur les crèches, sur le fonctionnement des cabinets associés de conseillers, sur les débats publics qui ne sont pas publics et se transforment en show pour le Maire, etc… sont remises à plus tard… La routine…
L’action de nos élus Les Annéciens aura pourtant tenté, une nouvelle fois, d'envisager un court moment une autre manière de débattre en politique. Elle aura au moins permis de mettre le sujet sur le table et faire réagir la Région, sécurisant ainsi les financements pour la réhabilitation de notre hôtel de ville. C’est l’essentiel pour les habitants.
Le mouvement Les Annéciens