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13 May
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Encore un échange autour du patrimoine immobilier de notre ville à l’occasion de “l’Afterwork des Annéciens” ce lundi 6 mai 2024 à 18h30 à la brasserie des Artistes.

AMIRALe,  Appel à manifestation d’intérêt pour la rénovation et l’animation de lieux étonnants : voilà la nouvelle lubie de la majorité municipale pour gagner du temps et de l’argent en déléguant la gestion un patrimoine pour lequel elle est incapable de construire le moindre projet.

Copié/collé habituel d’initiatives répertoriées ailleurs par des conseillers sans imagination, cet « appel » (venu de la Ville de Grenoble qui ne ressemble en rien à Annecy) n’a rien à voir avec notre patrimoine, son usage ancien et sa capacité d’avenir.

Il s’agira donc de solliciter tous azimuts des acteurs privés (associations, entreprises, particuliers) pour rénover et animer 6 lieux

La Villa Abeille, le château d’Aléry, l’ancienne cuisine centrale, la ferme de Novel, le presbytère de Balmont, la grange Fauré. Pourquoi ceux-là ? On ne sait pas bien. Ils seraient « emblématiques, symboliques » (dixit le maire-adjoint en charge du dossier). Ouais. Peut-être aussi que leur ruine annoncée est trop visible, ça la fout mal pour les prochaines élections…

La Villa Abeille ? Emblématique et symbolique de quoi ? 

De la possession des berges du lac par des propriétaires fortunés ? Propriété successive de la commune d'Annecy-le-Vieux, puis de l'Agglomération du Grand Annecy et aujourd'hui de nouveau de la Ville d’Annecy, elle est d'abord le symbole d'une victoire citoyenne et politique pour la sauvegarde du lac et de ses rives. Imaginer comme le fait la majorité Lardet-Astorg une simple ouverture de son parc, laisser partir au privé des appartements présents à proximité, montre combien ces deux-là sont passés à côté d'un combat politique qui dura plus de 10 ans localement. 

Le Château d’Aléry ? Racheté pour quoi faire ? 

Propriété des Annéciens depuis 4 ans, il reste fermé. Opportunisme sans vision caché sous les oripeaux de la conservation du patrimoine si malmené aux Capucins ou à Boutae... Une ancienne publicité disait : c'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins.

L’ancienne cuisine centrale de la commune à Novel ? 

Vaste friche qui sert de surface de stockage. Symbole ? De la cantine d’autrefois ? La maire-adjointe à l’urbanisme et à l’habitat, Nora Segaud-Labidi, avec un langage de promoteur immobilier, voit là un « potentiel très élevé dans le milieu ». Aurait-elle déjà décidé de vendre ? A qui ?

Il y a encore le presbytère de Balmont, soumis à un bail d’habitation jusqu’à fin septembre, la ferme de Novel à côté du Manoir, la Grange Fauré… Quelles « forces vives » auront les moyens d’investir pour « imaginer une nouvelle vie » (dixit l’ex-premier adjoint démissionnaire Benjamin Marias) à ses bâtiments ?

Denis Duperthuy, Les Annéciens et d’autres élus restent perplexes. 

Que pourra répondre la Municipalité si des entreprises comme Bouygues, Total ou Vinci se portent légitimement candidates à une reprise à but commercial de ces bâtiments en installant des vitrines promotionnelles gavées de greenwashing ? Comment évaluer la capacité financière d’associations ou d’entreprises récentes à budget, participatif ou non, fragile ? Un seul critère sur onze définit l’exigence d’une ouverture au public… pourquoi ?

Les mots choisis pour définir les membres désignés (rétribués?) d’un comité de sélection des projets laissent aussi dans le doute : « des personnalités qualifiées, dont certains c’est le métier d’analyser » (sic). Retrouverons-nous pêle-mêle les habituels compagnons de route de la majorité dont le pantouflage entre le cabinet du maire et la direction d’associations “citoyennes” est bientôt systématique ? L’effet d’aubaine risque de jouer. La Ville subventionnera-t-elle quand même des projets, alors qu’elle a choisi d’abandonner son rôle de puissance publique ?

Tout ça demeure opaque.

Au détour d’une question, le Conseil municipal apprend que l’immeuble du 4, passage de la Cathédrale, naguère mis à la disposition d’associations, devient un espace de co-working. Qui est le délégataire ? C’est trop tôt pour le faire savoir ! Et vive la transparence !

Le mouvement Les Annéciens

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