Il est souvent difficile de changer la routine, les habitudes que l’on croit profondément ancrées. Pourtant, par la force des choses (l’incendie de la mairie) les habitants d’Annecy historique ont changé de lieu pour faire leurs démarches administratives et ils ne s’en portent pas si mal. Cet épisode douloureux de l’incendie aurait dû être l’occasion d’un audit patrimonial et d’une réflexion sur la rationalisation des plus de 700 bâtiments actuellement propriété de la ville (avec tous les coûts afférents) à travers la définition d’un schéma directeur immobilier. Optimiser, rationaliser, repenser la destination des lieux pour être en adéquation avec la réalité du monde d’aujourd’hui voilà ce qui aurait dû être fait. Et dans ce cadre déménager la mairie centrale dans un bâtiment écologiquement vertueux, fonctionnellement et socialement plus adapté pour les agents a du sens. De même que la conversion du bâtiment actuel en musée (dans le cadre d’une refonte du tourisme sur notre ville vers plus de tourisme culturel, mieux étalé tout au long de l’année) avait aussi du sens.
Lors de la campagne des élections municipales de 2020, la liste “Les Annéciens”, suite à l’incendie de l'hôtel de ville, avait porté le projet de déménager la mairie et de reconvertir le bâtiment actuel.
Comme indiqué dans notre programme, le bâtiment historique aurait accueilli la mairie annexe d’Annecy centre (quelques bureaux d’accueil du public pour les démarches quotidiennes, la salle des mariages, etc.), un espace récréatif (bar, etc.) en rez-de-chaussée en lien direct avec les jardins de l’Europe ; et dans les étages un grand musée d’art (pour permettre le lien entre lac et vieille ville).
L’ensemble des autres services de la mairie -ceux qui ne sont pas en lien direct avec le public- aurait été déménagée dans un bâtiment neuf et fonctionnel permettant de regrouper tous les services communs. On avait envisagé une partie des terrains de l’aérodrome mais tout autre lieu bien desservi en transports en commun et routes aurait fait l’affaire.
Cette idée venait de plusieurs constats :
Que n’a-t-on pas entendu sur cette idée ! “Vous voulez priver les Annéciens de leur mairie en centre-ville”, ce qui évidemment, serait catastrophique… En réalité depuis plus de 2 ans il n’y a plus de mairie pour cause d’incendie au cœur de la vieille ville. Les élus ont “déménagé” à Seynod. Et pour autant la vie annécienne ne s’est pas arrêtée. Et les citoyens s'y sont habitués. Oui le changement fait peur, notamment aux élus les plus conservateurs qu’ils soient de droite ou verts.
Et puis nos adversaires nous ont dit que “si, on avait la place pour caser tous les agents” sans besoin de bâtiment nouveau. Or, quand on lit la presse locale, on apprend que la Ville a acheté le bâtiment des anciennes ASSEDIC à Loverchy (4.2 millions d'euros alors que le Plan Pluriannuel d’Investissement présenté en début d’année prévoyait 2.5 M€… on voit le sérieux budgétaire de cette majorité !) pour y installer le CSU (Centre de Sécurité Urbaine) qui se trouvait jusque-là dans le dernier étage de la mairie (il aurait été tellement bien dans notre nouvelle mairie !).
On apprend aussi qu’après travaux dans l'hôtel de ville, plusieurs dizaines d’agents devront déménager car le projet porté par la majorité réduit la place pour les services… Un nouvel hôtel de ville dont le coût net pour le contribuable est de plus de 10 millions d’euros.
A l’heure où le prix des énergies, des assurances, des frais de nettoyage explosent ; le maintien de l’intégralité des 6 mairies déléguées (sans rationalisation des usages), ajouté au prix d’un nouveau bâtiment pour l’informatique (qui aurait pu trouver sa place en sous-sol d’une nouvelle mairie) inscrit au plan d’investissements pour 2.2 M€, à l’achat de Loverchy et au coût de réhabilitation de l'hôtel de ville, cela commence à faire beaucoup d’argent public. Près de 20 millions d’euros d’investissement et des millions dépensés par an pour le fonctionnement.
Aujourd’hui, face à la réalité du manque de place dans le bâtiment historique, la majorité cherche des solutions et achète à tout-va des bâtiments en piteux état. Sans réflexion et vision globales. Elle continue cette gestion expansive, dispendieuse et déraisonnable du patrimoine immobilier qui coûte très cher au contribuable et participe au sentiment de malaise des agents.
Avoir une vision réaliste, parfois novatrice, n’est pas toujours chose facile. Mais c’est la fierté de notre mouvement et de nos élus de ne pas céder à la facilité et de toujours avoir un temps d’avance. Finalement, nous restons convaincus que pour l’efficacité du service public, pour nos agents et surtout pour le service des habitants, ainsi que pour nos finances publiques, la solution d’une nouvelle mairie centrale était bien plus intelligente que cette gestion improvisée au coup par coup, génératrice de coûts de fonctionnement additionnels exorbitants.
Le mouvement Les Annéciens