Le vote lors du conseil d’agglomération du Grand Annecy du 27 janvier en faveur d’une première liaison en TCSPi entre Duingt et Les Glaisins est un vote historique (n’ayons pas peur des mots) et une grande victoire pour le mouvement Les Annéciens qui a toujours favorisé ce choix. Vote historique car il promet un changement radical dans les orientations en termes de mobilité. On peut s’en féliciter. Mais après ?... Comment faire fructifier cette impulsion donnée par nos élus pour répondre aux attentes exprimées par tous nos concitoyens de la rive ouest (et bien au-delà…) et atteindre les objectifs environnementaux des 30 prochaines années ?
266 M€ comprenant La Rive Ouest (11,9 km), les Glaisins (3,4 km), et les 2 troncs communs (2,3 km). C’est un axe qui n’a pas connu d’investissement majeur ces 40 dernières années, du fait du projet de tunnel sous le Semnoz, finalement (et justement) abandonné.
Aujourd’hui, il faut une heure de transport en commun depuis Saint-Jorioz jusqu’à l’IUT d’Annecy-Le-Vieux. En 2026, la durée sera ramenée à 35 minutes. Cette ligne offre une solution complémentaire pour les résidents des communes environnantes (Fillière, Thônes) d’accéder en centre ville et aux rives du lac sans prendre leur voiture, ou en la stationnant dans le futur parking du pôle multimodal des Glaisins.
L’objectif de la mise en place de cette ligne de BHNS doit clairement être de répondre aux besoins des habitants et des visiteurs déjà présents sur le territoire, en anticipant les évolutions futures (maîtrisées) d’urbanisation le long de la ligne. En clair, pour nous et conformément aux souhaits exprimés par les maires de la rive Ouest, il n’est pas question que cet axe soit le prétexte à une urbanisation galopante.
Pour que le BHNS soit attractif et permette un report modal (de la voiture vers les Transports en commun) le plus élevé possible, plusieurs conditions doivent être réunies :
Mais tout cela ne suffira pas pour atteindre les objectifs en termes de report modal “choisi”. Le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) souhaite faire passer de 6,5% à 10% la part de transport en commun à l’horizon 2030, soit 4 ans (au mieux) après la mise en service de ce premier tronçon. Ce même plan prévoit une baisse de 12 points pour la voiture / scooter / moto. Il faut une politique volontariste avec l’objectif d’un report modal “subit” si on veut atteindre des objectifs de décarbonation du transport sur l’agglomération. Le Grand Annecy s’est engagé à réduire de 55% ses émissions nettes de gaz à effets de serre pour 2030. Un vœux pieux, difficile à évaluer réellement, et impossible à atteindre avec une population en croissance. Nous devons donc éviter de rester condamnés à énoncer des objectifs vagues sans avoir la stratégie pour les atteindre.
Une fois la mise en service d’un BHNS sur un secteur de l’agglo réalisée, on doit mettre en place d’autres mesures pour encourager encore plus l’usage des transports en commun.
C’est également tout l’écosystème économique et social local qui doit être mobilisé, en partenariat. Car si cette politique incombe en premier lieu au Grand Annecy, elle doit également être portée par les entreprises, les associations, les ménages.
Mais, pour nous, la temporalité est importante, comme l’expliquait Antoine Grange, élu du groupe “Les Annéciens” à propos de l’augmentation du prix du stationnement de surface en centre-ville d’Annecy, lors du dernier Conseil municipal. Il faut d’abord offrir l’alternative en matière de transport en commun (et donc accélérer la mise en service des lignes de BHNS et la création des pôles d’échange multimodaux), avant de contraindre l’accès à la voiture. Sinon cette politique visant une meilleure qualité d’air (et de vie) sera rejetée par nos concitoyens car vue uniquement comme punitive pour ceux dont le pouvoir d'achat est déjà largement amputé par la conjoncture économique.
Le mouvement Les Annéciens