Sur 115 jours de programmation disponibles pour le théâtre municipal de Bonlieu, 21,5 jours sont utilisés. Une situation inacceptable alors que de nombreux acteurs culturels sont forcés de délocaliser leurs représentations.
Lors du conseil municipal de décembre 2023, Antoine Grange épinglait la gestion de la scène municipale du théâtre de Bonlieu. La convention de gestion prévoit 115 jours dans l’année dans la délégation de service public accordée. D’après le rapport d’occupation, “l’ensemble des manifestations n’a représenté que 21,5 jours. Cela inclût les 11 jours du Festival International du Film d’Animation. Au total, ce sont donc 9 manifestations pour 7 organisateurs.
Il ne s’agît pas ici de remettre en cause la délégation donnée à l’association Bonlieu Scène Nationale, agissant dans le cadre de son mandat reçu du ministère de la culture le reste de l’année et dont le professionnalisme n’est plus à démontrer.
Nous appelons à porter ce message avec nous : c'est à la Ville de fixer les priorités données dans le cadre de ce conventionnement, en prenant en compte le tissu culturel existant. Une définition des orientations de la Ville qui permettra au nouveau directeur de BNS - Bertrand Salanon - d’assurer avec sérénité les engagements de la convention de délégation de service public. Aujourd’hui la baisse des subventions vient entériner cette politique de désinvestissement sur laquelle nous tentions d’alerter les élu(e)s et les habitant(e)s lors du budget 2022.
Une politique culturelle qui bénéficie à une poignée d’acteurs institutionnels du monde associatif ou sportif et très peu aux groupes locaux. En effet, une véritable transparence dans les orientations définies est nécessaire lorsqu’on apprend que la ville ne perçoit que 3 000 Euros pour 15 jours d’occupation pour le Martin Fourcade Nordic Festival (Le Dauphiné Libéré, 27 janvier 2024).
A nouveau, nous devons alerter les Annéciennes et Annéciens sur ce que cette présentation ne dit pas.
Parmi les 74 fiches actions mises en avant par la majorité sur le site de la Ville d’Annecy, 8 projets ressortent lorsque l’on filtre avec le mot “culture”. On y retrouve pêle-mêle la création d’un groupe de travail sur la condition animale, le développement des jardins partagés et de l’agriculture urbaine, au côté des projets ci-dessous :
Quelle vision guide ces projets ? Nous questionnions déjà le choix d’un espace public unique de festivité : La Friche des Rails, sans concertation, en lieu et place des nombreuses salles existantes et demandeuses de programmation. Ajoutant au budget culturel une charge supplémentaire que Réveillons Annecy décide aujourd’hui de faire payer aux associations. Si la reprise en main de la programmation par le service culturel a permis de renforcer l’affluence sur ce lieu, après une année pilote menée par Bonlieu Scène Nationale, ces tâtonnements coûtent chers (165 000 euros en 2021). Cette politique précipitée, menée par le haut et sans concertation ne pouvait bien finir. Un incendie volontaire en plein été sur le site de la Friche des Rails, quelques minutes à peine après la fin des concerts en est l'illustration la plus probante.
Comme évoqué en conférence de presse, nous appelons en ce début d’année à une “remise à plat du programme événementiel de la ville” (Le Dauphiné Libéré, 27 janvier 2024).
Une programmation fruit d’une véritable construction commune avec les associations, les professionnel(les) du secteur, les communes et les institutions culturelles et/ou sociales ainsi que les Annéciennes et Annéciens. C’était le sens du programme que nous avons défendu en 2020 : des services communaux présents pour les besoins de la vie de commune nouvelle en donnant aux associations les moyens de fonctionner et d’être visibles.
“La culture dans les quartiers, au plus près des habitants, est la grande oubliée !”
Ce bilan brille avant tout par ses absences.
Pour comprendre les choix et le sens des priorités fixées par la majorité à l’annonce du budget 2024 et lors de la présentation du Plan d’Investissement Pluriannuel 2023-2026, nous devons dresser un tableau plus exhaustif des orientations choisies par la majorité libéralo-écologiste Astorg-Lardet.
Voici quelques-unes des absences que ces orientations budgétaires choisies par Réveillons Annecy et ses alliés d’Annecy Respire illustrent en termes de politique culturelle.
Ces priorités que nous pointons sont le fruit de notre dialogue avec les acteurs et actrices de la vie associative, les clubs sportifs ainsi que les Annéciennes et les Annéciens. Ces priorités mises en œuvre permettraient l'équilibre répondant aux attentes des Annéciens et Annéciennes qui ne s’attendait certainement pas, en votant pour une majorité "écologiste", à un détricotage de la scène culturelle annécienne pour financer sa lubie des grands projets.